Battlefield 3 représente une nouvelle façon de raconter une histoire. David Goldfarb, concepteur en chef, nous confie son secret pour imaginer une campagne solo captivante, une histoire qui délaisse le fantastique pour se tourner vers l'authentique et le sinistre.
S'il y a bien une chose dont je suis vraiment fier dans Battlefield 3, c'est le ton du jeu.
Le ton, c'est l'ambiance. C'est le style. Le ressenti. C'est ce qui fait que "The Dark Knight" est génial, et que le Batman des années 60 ne l'est pas. C'est la différence entre "Il faut sauver le soldat Ryan" et "Papa Schultz". C'est l'une de ces choses qui, quand elles sont bien faites, peuvent tout changer. Et dans la campagne solo de Battlefield 3, ça a été notre point de départ pour faire quelque chose de différent. Battlefield 3 est bien plus proche de la réalité contemporaine et des événements actuels que les précédents opus de la série. Nous mettons en scène une guerre, et tout ce qui va avec. Nous avons essayé de nous rapprocher au maximum du parler des guerriers modernes. Nous avons mélangé suspense intense et affrontements inattendus. Nous avons fait en sorte que le ressenti du jeu soit aussi réaliste que possible car si, à un moment, le joueur cesse de croire que tout ça pourrait vraiment arriver, alors il n'est plus qu'un tireur comme les autres.
Nous avons adoré faire Battlefield: Bad Company et Bad Company 2. C'était des jeux cool, ils avaient leur propre thème, ils étaient amusants. En fait, c'était des films d'aventure sympas. Du genre Indiana Jones avec un fusil d'assaut. Avec Battlefield 3, nous savions que nous devions vraiment nous détacher de ce type de thèmes et de personnages. Nous devions aller dans une autre direction, faire quelque chose de différent, actionner d'autres boutons. Aujourd'hui, nous racontons l'histoire d'une guerre. Ça veut dire que ça doit être crédible, que ça doit être actuel et que ça doit faire appel à des choses, à des émotions auxquelles nous n'avons jamais vraiment essayé, ou eu les moyens, de faire appel auparavant.
L'histoire non-linéaire de Battlefield 3 est racontée par l'intermédiaire d'une narration parallèle, où le sergent des Marines Henry "Black" Blackburn se fait interroger sur les événements terribles qui se sont déroulés. Le joueur joue alors les phases de souvenirs de Blackburn, où on apprend qu'une nouvelle menace lancée par le PLR l'a contraint à participer à une opération militaire conjointe dans le monde entier La campagne solo va emmener le joueur à Paris, à New York, dans le fin fond du désert de Téhéran et bien au-delà. Il combattra également dans la peau de plusieurs personnages, issus de différentes divisions des forces armées. Chaque personnage jouable de Battlefield 3 va offrir au joueur une perspective différente sur les événements chaotiques auxquels il devra faire face... Une occasion d'explorer un peu plus l'esprit humain et le sens de notre humanité.
Dans les jeux DICE, les personnages sont très importants. C'était vrai pour Bad Company et ça l'est encore aujourd'hui. Nous les plaçons dans des situations délicates. Nous leur posons des questions. Dans Battlefield 3, nous leur demandons : "Que seriez-vous vraiment prêts à faire pour votre pays ?" La réponse du sergent Blackburn sera peut-être différente de celle d'un autre personnage. Ou peut-être pas. Nous avons essayé de mettre nos personnages dans des conditions où ils doivent faire des choix lourds émotionnellement. Incarner tous ces personnages et assister en direct aux situations qu'ils rencontrent, voir les moyens qu'ils mettent en œuvre, tout ça permet de proposer une expérience de campagne solo plus forte, plus profonde et plus immersive.
Ce jeu est très différent de ce que nous avons fait jusqu'à présent. Et ça fait peur. Il y a plus d'envergure et plus de mise en scène. Le ton nous touche de plus près, il est plus dur et plus cru que ce que nous avons fait jusqu'ici. Mais il me semble que les valeurs, comme se soucier des personnes qui vous entourent, des personnes que vous rencontrez, des personnes avec qui vous jouez... Ça, c'est une constante chez nous.
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